L’INFO vous propose quelques plages de vie en complément de ses éditions print.

AUTOUR DE NOUS

Numéro 45

REHAUSSEMENT DE LA DIGUE DU LAC DE CHERMIGNON

Plus haut, plus large, plus profond, le lac de Chermignon verra sa capacité doubler en 2024. Les stations de potabilisation de Montana et Chermignon doivent également être remplacées et font l’objet d’un projet intercommunal en cours d’étude avec les communes de Lens et d’Icogne sur le site de Plans-Mayens. Dans le numéro 45 de l’INFO, Pierre-Armand Dussex revient sur les enjeux de ces importants travaux illustrés par Luciano Miglionico et commentés par l’ingénieur Yves Rey, responsable des transformations en cours.

 

45 - Chermignon Yves Rey

 

Numéro 37

RENÉ-CLAUDE ÉMERY, LA MÉMOIRE DU FC LENS

Pilier du club de football lensard, René-Claude Emery a collecté les épisodes les plus marquants des 75 ans d’existence de la formation qu’il a présidée de 1990 à 1998. Il en a confié une série à Pierre-Armand Dussex qui évoque l’anniversaire du FC Lens dans le numéro 37 de l’INFO.

« L’aventure a débuté un peu avant 1947. Quelques amis de Lens avaient l’habitude de jouer au football sur le golf de Crans-Montana, entre les atterrissages des avions et les parties de golf ». Suite à l’achat de plusieurs parcelles à Lens, le club a pu être créé : « Ce terrain a été âprement négocié, car le propriétaire ne voulait pas le céder. Pour ne rien arranger, il n’était pas très plat. Il a fallu énormément le remblayer, au pic, à la pelle et avec des petits wagonnets. »

René-Claude Emery, pilier du club et président de 1990 à 1998, a intégré l’équipe junior alors qu’il avait tout juste dix ans. Il a lui-même vécu d’innombrables bons moments au sein de son club et se souvient particulièrement de certains matchs joués contre des équipes Haut-Valaisannes : « Ils avaient des joueurs bâtis comme des armoires à glace, qui frappaient plus souvent les tibias que le ballon. C’était une autre époque. Nous avions trois ou quatre excellents joueurs, mais le reste de l’équipe n’avait pas le niveau. On venait surtout pour l’ambiance, quand tout le village s’attardait aux cantines après les matchs. Cette période nous a soudés pour la vie ».

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En septante-cinq ans d’existence, le FC Lens a connu quelques belles réussites en troisième ligue, et même une glorieuse promotion en deuxième ligue durant deux saisons. Son ancien président mesure le chemin parcouru depuis ses premiers matchs en junior : « Aujourd’hui, la technique et le matériel ont énormément évolué. À l’époque les ballons étaient si durs que, lorsqu’on faisait une tête, ça faisait terriblement mal. Et quand il pleuvait, le ballon était si lourd qu’il en devenait injouable. »

Entre les équipes régnait pourtant une féroce compétition et toutes les occasions étaient bonnes pour se moquer de l’adversaire. René-Claude Emery se remémore cette anecdote survenue lors d’une rencontre Lens-Savièse : « Pour mettre toutes les chances de leur côté et pour que les joueurs soient en forme le jour du match, les spectateurs saviésans s’étaient tous portés volontaires pour vendanger leurs vignes. Malheureusement pour eux, cela ne les a pas empêchés de perdre. »

Des histoires comme celle-là, René-Claude Emery en a à revendre. Celle-ci semble être sa préférée : « À Chalais, il y avait un véritable colosse que tout le monde redoutait. Durant la partie, il a tout de même été légèrement blessé et il a été décidé de l’évacuer. Ni une, ni deux, ses équipiers s’emparent d’une planche qui trainait à côté du chantier des vestiaires. Mais à peine chargé, voilà que le géant, d’habitude insensible à la douleur, se met à hurler. Tout juste déposé à terre, il commence à invectiver ses co-équipiers qui l’avaient déposé sans s’en rendre compte sur un gros clou qui dépassait de la planche et qui lui rentraient profondément dans une fesse. »

Aujourd’hui René-Claude Emery ne pratique plus le football. Ses anciens co-équipiers, il les côtoie désormais sur d’autres terrains : « Quand nos genoux ont commencé à grincer, on s’est tous mis à jouer au golf. Le foot a fait de nous des amis pour la vie. »

 

L’historique du FC Lens : www.fclens.ch

Numéro 33

CHŒUR AVEC CŒUR

Dans le numéro 33, Jean-Michel Bonvin tend la partition au Chœur de Lens qui ne rassemble que des hommes. Bientôt centenaire, cette société de chant a fait la preuve de son talent à plusieurs reprises, notamment lors d’une messe chantée au Vatican et dont Luciano Miglionico en présente un reflet imagé. Découvrez encore la qualité vocale de ce groupe à travers un extrait audio du final de la cantate Jéricho et une vidéo de leur interprétation du chant de Noël Ô nuit brillante lors d’un concert donné à la cathédrale de Sion en 2017. www.choeurdhommesdelens.ch

 L'extrait sonore de Jéricho

33 - chant

La vidéo de Ô nuit brillante à la cathédrale de Sion en 2017.

 

Numéro 28

Lancée en décembre 2020 par l’Association Crans-Montana Arts & Métiers, Crans-Montana Tourisme & Congrès et l’Association des Communes de Crans-Montana, la carte Crans-Montana Prepaid fait un tabac ! Elle séduit autant les habitants que les propriétaires de résidences secondaires, les hôtes et les visiteurs de passage. La carte vise à stimuler l’économie régionale et à encourager la consommation locale. Pour Bruno Huggler, elle est l’une des belles surprises de cette saison d’hiver 2020-2021 fortement impactée par la pandémie de coronavirus. Dans le numéro 28, le directeur de CMTC confie à Blaise Craviolini ses autres sources de satisfaction pour la destination.

Plus d’infos sur la carte Crans-Montana Prepaid sur cette page dans le numéro 27 de l’INFO (rubrique Avec vous) et sur le site de CMTC en cliquant ici.

Carte Prépayée Crans Montana Web

Numéro 27

Quarante ans de vie du Christ-Roi

Déjà quarante ans que Le Christ-Roi accueille les aînés de la région. Dans le numéro 27 de l’INFO, Jean-Michel Bonvin souligne combien la résidence située sur les hauts de Lens veille à ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie.

Pour marquer le 40e anniversaire du foyer, un livre vient d’être publié. Il relate les différents développements de l’EMS. Il réunit aussi plusieurs témoignages et photographies, dont celles réalisées par notre photographe Luciano Miglionico et dont nous vous proposons une sélection ci-dessous :

Numéro 26

Modèle de l’entrepreneur de demain

Responsable du contenu de l’InCube Challenge qui s’est déroulé du 14 au 18 septembre à Crans-Montana, Damian Zaker témoigne de son enthousiasme pour l’organisation d’un tel événement sur le Haut-Plateau et sur lequel Sylvie Chevalier revient dans le numéro 26 de l’INFO.

«L’an dernier, j’avais participé à la mise sur pied des workshops de l’OutCube à Crans-Montana. Cette année, en raison du Covid-19, tout l’événement — c’est-à-dire la phase préparatoire OutCube et le challenge lui-même InCube — s’est déroulé à Crans-Montana.

Damien Zacker

Damian Zaker

De mon point de vue, je trouve que la Suisse dispose d’un énorme potentiel en matière d’innovation. Ce type de rendez-vous qui relie de Hautes Écoles et le monde entrepreneurial en impliquant les étudiants dans le processus de création et de réflexion du développement d’une région a tout son sens. Surtout dans un endroit comme Crans-Montana ! La région partage le même état d’esprit soutenu au sein de l’ETH Entrepreneur Club en se positionnant comme une terre d’accueil pour les entreprises novatrices.

Pour cette 4e édition de notre InCube Challenge, rebaptisé pour l’occasion InCube Alpine Edition, nous avons eu la chance d’avoir été accueillis par Claude-Gérard Lamon, vice-président du Crédit Suisse à Crans-Montana et ancien président de la Commune de Montana. C’était un signe fort d’avoir un représentant de la banque, secteur traditionnel de l’économie helvétique. C’est en même temps un retour aux sources et un trait d’union avec le futur puisque le numérique et les nouvelles technologies sont en train de transformer le milieu bancaire. Le Crédit Suisse est par ailleurs très engagé auprès des entrepreneurs.»

Étudiant à l’Université de Saint-Gall en droit et en gestion d’entreprise et préparant en parallèle un master à l’Université de Zurich, Damian Zaker a créé sa start-up durant ses années de collège à Zurich. «J’ai toujours eu en tête de participer à un hackaton. Après mon année d’études à la Silicon Valley, j’ai eu envie de rejoindre l’ETH Entrepreneur Club, association étudiante de l’École polytechnique fédérale de Zurich.»

Avant de se lancer dans le challenge de l’InCube, les étudiants ont suivi un stage préparatoire OutCube durant trois jours. Ils ont réfléchi aux solutions possibles pour permettre à Crans-Montana de se repositionner non plus exclusivement comme une station touristique, mais comme un centre international de l’innovation et de la technologie.

Retour en vidéo et en photos sur un séjour créatif et productif tant pour les participants que pour les acteurs locaux.

 

 

 

 

Numéro 24

Au cours de l’histoire

Meurtries par les camps de prisonniers ou de concentration, bien des personnes ont bénéficié de la solidarité du Haut-Plateau. Rappel détaillé de ces événements à travers le regard de l’époque.

Le 6 février 1916, en gare de Sierre, l’ambiance se met soudainement au diapason de la température : glaciale. La foule se réjouissait d’accueillir les 200 militaires français, des prisonniers de guerre libérés grâce aux influences diplomatiques, la neutralité suisse et l’intervention du pape Benoît XV. Et soudainement la réalité la frappe de plein fouet. Edmond Bille, alors dans ses fonctions de chef d’internement de la région de Montana, témoigne de cette chute d’ambiance.

« On se bousculait avec une hâte joyeuse et loquace, chacun voulant être au premier rang pour mieux voir. Bien avant l’heure prévue, la petite ville en habits de fête attendait, haletante… Le train spécial s’était engagé sur une voie de garage, timide, hésitant, silencieux comme un cortège funèbre. Un instant, on avait vu cent mains maigres et jaunies agiter des mouchoirs et des képis rouges. […] La foule déçue, saisie de pitié, restait interdite et presque atterrée. La joie aussi s’était subitement éteinte dans les cœurs. Ils battaient maintenant comme des tambours voilés de crêpe. Avec cette fanfare qui jouait l’hymne suisse, on pouvait se croire autour d’une tombe. On était venu là comme à un joyeux spectacle, impatiemment attendu. Et le rideau s’était levé sur la guerre ! Et la guerre, en se découvrant, saluait ce peuple en liesse avec un rire effroyable et cynique. Nous avions sous les yeux le mensonge de la gloire militaire. Ce train du silence n’était que le sombre convoi de la misère des hommes… » Edmond Bille, l’artiste, le père de Corinna Bille, confie ce souvenir vivace plus de deux décennies plus tard dans son livre « Le Carquois vide » (1939).

AFFECTIONS NÉGOCIÉES

Sa version tranche quelque peu avec celle de la presse du moment. Les comptes rendus du Journal et Feuille d’Avis du Valais et du Nouvelliste en oublient même une certaine retenue.

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Ces prisonniers de guerre prennent ensuite la direction du funiculaire qui les monte, par groupe de trente, jusqu’à Montana. S’ils sont là, c’est qu’ils entrent dans le cadre fixé par les négociations. Elles ont répertorié une vingtaine d’affections justifiant leur prise en charge médicale, la principale maladie étant bien sûr la tuberculose. Jusqu’à l’armistice de novembre 1918, les statistiques recensent en Suisse 67 726 internés, dont 37 515 Français. Les 200 soldats qui débarquent à Montana constituent la première vague. Dans les mois qui suivent, ce nombre se multiplie par trois. Le 6 février 1916, le Dr Stéphani, sur le Haut-Plateau, leur souhaite plus que la bienvenue.

 

Journal Et Feuille Davis Du Valais 08021916 3 Discours Stephani

 

Théodore Stéphani se dépense corps et âme dans les soins prodigués. En 1928, la France lui décerne même la Légion d’honneur en mémoire des services rendus. Cette troupe souffrante se répartit dans sept hôtels, dont ceux de Montana et d’Angleterre (qui deviendra la Maison Général Guisan) ou de Beauregard (aujourd’hui La Clinique Bernoise) ou encore le Pas de l’Ours. Elle est traitée par sept médecins.

OISIVETÉ INTERDITE

Troufions et gradés se remettent en forme grâce à l’héliothérapie, de l’électrothérapie ou encore des traitements à la lampe de Quartz ou aux rayons X. Ceux qui se portent mieux cultivent nos terres (2 915 m2 à Montana-Vermala) ou s’adonnent à des travaux de vannerie. Ils publient La Gazette des Internés, apprécient des représentations théâtrales données par des Sociétaires de la Comédie française. Comme décidément l’oisiveté n’est pas de mise, les militaires reçoivent encore des cours de lecture, de maths, de comptabilité, de droits, d’histoire, de géographie ou de langues étrangères.

En octobre 1916, Le Larousse mensuel décrit leur quotidien à Crans-Montana et ces termes. « La vie que chacun d’eux mène là-bas, dans les hautes montagnes, est saine et douce. Tous sont logés dans les beaux hôtels des stations climatériques, que leurs propriétaires se sont généreusement empressés d’aména­ger pour ces nouveaux occupants. »

AFFECTION DU PEUPLE SUISSE

Il arrive aussi que des soldats soient emportés par la maladie, un monument funéraire au cimetière de Sierre marque ces départs éternels. L’éloge funèbre prononcé par le capitaine Pendariès envers le soldat Uthurralt célèbre aussi l’hospitalité de Montana.

« Au nom des Français internés à Montana, dit-il, j’ai le devoir bien pénible de dire un dernier adieu au camarade que nous venons de perdre. Soldat discipliné, camarade doux et serviable, Uthurralt emporte l’estime et l’affec­tion de tous ceux qui l’ont connu. Appelé dès les premiers jours de la mo­bilisation, il a rempli son devoir consciencieusement : il a donné son sang pour son pays et a contracté, dans une longue et déprimante captivité, les germes du mal qui devait l’emporter. — Son séjour à Montana, les soins dévoués qui lui ont été prodigués sur cette hospitalière et généreuse terre de Suisse, ont été impuissants à le sauver. Mais du moins a-t-il eu la consola­tion dernière, après les souffrances d’une dure captivité, de se sentir entouré de l’affection et de la sollicitude de ce brave peuple suisse, à qui nous devons tous tant de reconnaissance. » Dès l’armistice, les Français quittent progressivement la région de Montana. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Haut-Plateau renoue avec sa mission humanitaire.

RETOUR A LA VIE

Le vendredi 17 août 1945, une vingtaine de déportées françaises, des survivantes des camps de la mort en Allemagne, découvrent Sierre. C’est Geneviève de Gaulle, la nièce du Général, également rescapée de Ravensbrück, qui a repéré les lieux, le Mont-Paisible à Montana. Par voie de presse, la population est incitée à fournir « légumes, fruits, farine, fromage » à ces dames car les placards des lieux sont encore vides. Malgré le rationnement, la mobilisation fonctionne.

 

 

Par la suite, les conférences données un partout en Suisse romande par Geneviève de Gaulle paient les frais de cet hébergement dans la station. Le journal Le Confédéré publie plusieurs fois, en première page, de longs témoignages recueillis au Mont-Paisible. Ils précèdent tous des appels aux dons.

 

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En 1947, après 39 0000 « journées de pension offertes », l’action d’hospitalisation lancée par Mme de Gaulle se termine.

 

 

Il faut attendre 2013 pour que le recul historique permette une étude détaillée de cette générosité oubliée au fil des décennies. Le livre « Retour à la vie » d’Eric Monnier et Brigitte Exchaquet-Monnier (Éditions Alphil) ravive les mémoires. Il est encore complété par un documentaire qui a été diffusé par la RTS comme France 3 et dont vous trouvez la bande-annonce grâce à ce lien : https://www.facebook.com/watch/?v=10154924969047743

Le Larousse mensuel d’octobre 1916, décrit ainsi l’hospitalité de Montana : « Dans le grand drame qui se déroule, nous nous sentons pénétrés de reconnaissance et d’admiration pour la petite République dont la neutralité est faite de bonté et d’amour. » Une phrase qui concerne toutes les époques.

Par Joël Cerutti

Sources : L’Encoche — No.20 — décembre 2014, www.notrehistoire.ch et la presse de l’époque.

 

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