Le bon coup de «Fourchette verte»

La Fourchette verte séduit les consommateurs. Vingt-trois restaurants labelisés proposent un plat du jour diététiquement équilibré en Valais. 

Par DANIELLE EMERY MAYOR

Un mois de juillet nettement meilleur que celui de l’an dernier, des convives qui viennent régulièrement à midi pour le plat du jour alors que la clientèle était jusqu’ici plutôt du soir: l’hôtel restaurant La Diligence à Crans-Montana ne cache pas sa satisfaction. Le label Fourchette verte qu’affiche le restaurant libanais depuis 5 mois y est certainement pour quelque chose. «Nous vendons plus à midi grâce à cela, c’est certain. Et sans que cela demande un investissement financier particulier», relève Sami Lamaa, patron de l’établissement.
Concevoir les menus différemment
«Le label fidélise la clientèle», affirme Sami Lamaa. Cela faisait plusieurs années qu’il s’était intéressé au concept de repas diététiquement équlibré que prône la Fourchette verte, introduit en Valais en début d’année. En cuisine, cela implique une plus grande créativité, pour concevoir des assiettes occupées pour moitié par des légumes! «C’est dynamisant, comme peut l’être le label Qualité. La Fouchette verte amène en fait un système de travail.» 
Depuis cet été, on dénombre en Valais 23 restaurants labelisés (y compris des restaurants collectifs, dans des écoles et des clinques). A Zinal, le Trift a adopté ce concept car il correspond à la philosophie de la maison où on prône une cuisine saine, dans un environnement où il est interdit de fumer depuis 2 ans déjà. «Les clients sont agréablement surpris en voyant nos plats du jour Fourchette verte; ils posent des questions, reviennent.» M. Guillaume, patron de l’établissement, relève aussi l’intérêt de l’obligation faite de trier les déchets. «Cela a sensibilisé le serveur, le cuisinier…» Une démarche qui a été bien accueillie à l’interne, note M. Guillaume.
Un atout merketing
Du côté de Saillon, au restaurant des Bains, on aime aussi relever les défis. Et la Fourchette verte en est un qui se marie bien avec le processus qualité Valais Excellence qu’a entrepris l’établissement. Une démarche compatible avec la philosophie santé qui habite le centre de cure, puisqu’on s’appuyait déjà sur les compétences d’un nutritionniste. Jean-Michel Rupp, directeur des Bains des Saillon, pense aussi que le label attire une nouvelle clientèle. «Nous sommes tout au début, mais nous pouvons tirer déjà un bilan positif.» Les gens ont de plus en plus envie de manger sainement, ce dont il faut tenir compte. Et pour Sami Lamaa, il ne faut pas que les restaurateurs aient peur d’entrer dans une telle démarche. Et côté marketing, le label soutenu par Promotion Santé Suisse est un atout, selon les restaurateurs qui en font l’expérience.

www.fourchetteverte.ch

Article paru dans Hôtel Tourisme Revue - Cahier Français - 12 août 2004