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La région pilote de Crans-Montana travaille sur la mobilité et le bien-être !



Trois régions pilotes pour un plan d'action

A Crans-Montana, on repense la mobilité dans le but d'atteindre un plus grand bien-être, grâce à un projet en 14 volets qui doit durer 5 ans (jusqu'en 2006), avec un budget de 2 millions de francs.

Trois régions pilotes suisses bénéficient depuis l'automne 2001, de l’appui financier et technique de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) pour la réalisation de projets touchant à la fois à la santé et à l’environnement : ce sont la ville d’Aarau pour son programme de logements, la région de Thal (SO) pour ses projets orientés nature et Crans-Montana pour ses travaux concernant la mobilité.

Le coût du projet de Crans-Montana est fixé à 2 millions de francs (y compris les prestations en nature), pour une durée de 5 ans.

La Confédération assumera ces cinq prochaines années 50% des coûts (maximum 200 000 francs par an), les autres 50% étant à la charge de la région (un quart de la facture totale à charge des six communes de Crans-Montana, l'autre quart étant représenté par le travail en nature des nombreux bénévoles).

Un plan d'action pour un plus grand bien-être et une nouvelle mobilité

Crans-Montana a vu son succès grandir depuis l’arrivée des premiers touristes en 1889. Mais la médaille a aujourd’hui un revers: durant les quelques semaines de la haute saison touristique, la station ressemble à une grande ville avec ses encombrements et un trop grand nombre d'automobiles dans les rues. Il est aujourd’hui important pour Crans-Montana d’améliorer la mobilité piétonnière et de repenser l’organisation des transports en commun. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a choisi Crans-Montana dans le cadre du plan d’action Environnement et Santé en tant que région pilote avec le thème de la mobilité et du bien-être.

Ce plan d’action permet aussi la réalisation de nombreux projets, qui vont d’une meilleure alimentation à la sensibilisation de la population aux bienfaits d’une vie sans cigarette, des actions en faveur de la découverte du patrimoine d’hier et d’aujourd’hui, une sensibilisation à la nature des alentours de la station, etc… Derrière ces actions se dessine une philosophie holistique, celle qui veut qu’être en bonne santé est aussi une question de bien-être. Il faut donc sauvegarder de la même manière la santé de l’homme et l’hygiène de l’environnement. Et faire rimer bien-être avec plaisir de vivre.




Régions pilotes: un exemple à suivre

Seule région de Suisse romande, Crans-Montana se trouve désignée aux côtés de la région de Thal/Soleure et de la Ville d’Aarau pour réaliser le Plan d’action « Environnement et Santé » lancé par l’Office fédéral de la Santé publique.

Jusqu'en 2006, les populations des trois régions pilotes sont encouragées à adopter un comportement plus respectueux de l'environnement et plus bénéfique pour leur santé; parallèlement, les conditions-cadres existantes seront améliorées. L'avancement des projets peut être suivi sur les sites Internet des trois régions. En plus du présent site, on peut consulter le site que l'OFSP consacre au plan d'action à l'adresse www.apug.ch ou www.paes.ch. Ce site fait office de plate-forme de communication pour les nouveaux instruments visant à promouvoir la santé et le bien-être dans un environnement sain. Outre les informations régulièrement mises à jour, on y trouve des liens vers tous les principaux partenaires représentant les autorités fédérales et cantonales, ainsi qu'une importante rubrique Services consacrée aux trois domaines dans lesquels oeuvrent les régions pilotes du PAES: nature, mobilité et habitat.




Crans-Montana: avenir durable pour station centenaire

Les premiers touristes arrivent en 1889: deux Sierrois, encouragés par la vogue du tourisme alpin, s’intéressent au développement du magnifique balcon sauvage. Un des premiers client, le docteur Théodore Stéphani, reviendra avec ses malades pour les faire profiter du climat propice à leur guérison.

D’abord essentiellement connue pour ses sanatoriums, la station devient le lieu des passionnés de ski. Puis se développe la pratique du golf jusqu’à devenir un lieu de rendez-vous des golfeurs reconnus aujourd’hui sur le plan international.

Naissance de la para-hôtellerie
A partir 1928, le développement s’accélère. D’un côté Montana et son activité de cure, de l’autre Crans-sur-Sierre orientée vers le tourisme de villégiature (aujourd’hui on parle plutôt d’une seule station: Crans-Montana). Des hôtels se construisent, des écoles internationales s’installent. En 1957 sort de terre pour la première fois dans les Alpes un immeuble dont les appartements seront vendus comme résidence secondaire. La para-hôtellerie est née. Elle va révolutionner l’industrie touristique et conduire Crans-Montana au développement qui est le sien aujourd’hui.

La limite a été atteinte
Pour les gens du pays, cette manne touristique présente l’occasion de sortir du cercle vicieux du sous-développement économique. Mais actuellement, hôtes et habitants prennent conscience de la limite qui a été atteinte. L’opportunité se présente, grâce au Plan d’Action Environnement et Santé et son volet «mobilité et bien-être», d’organiser la vie dans le sens du développement durable, dans ce qui est devenu une véritable ville à la montagne.




Un Agenda 21 local à Crans-Montana: point de départ du PAES et génèse du projet

En avril 1999, le processus Agenda 21 est lancé à Crans-Montana, sous l’impulsion de la région socio-économique LIM. Deux axes thématiques sont retenus : «Nature, forêt et paysage» et «Energie, transport, circulation».

Plusieurs axes de réflexion sont développés par l’Agenda 21 local dans le but de proposer un catalogue d’actions aux autorités. Le groupe de travail se penche avec intérêt sur «Vision Crans-Montana 2000», une enquête auprès des hôtes et des résidents menée par les instances touristiques et les communes. Une des mesures demandées par les personnes sondées est l’inversion de la priorité voitures-piétons. Le Plan d’Action Environnement et Santé a ouvert l’espoir de concrétiser les mesures souhaitées tant par la population résidente que les touristes.

Mais le plan d’action ne se limite pas aux questions de circulation: il est riche de 15 projets au total, projets qui doivent conduire habitants et touristes à un plus grand bien-être.




Améliorer le bien-être de la population et des hôtes de Crans-Montana

Le Plan d’action environnement et santé veut «amener toujours plus de personnes à reconnaître qu’un mode de vie sain et un environnement sain sont étroitement liés, et qu’ils nécessitent un comportement adéquat.» L’Office fédéral de la santé publique a signé un contrat avec les 6 communes de Crans-Montana qui stipule que la région pilote va mettre l’accent sur la mobilité et le bien-être. Les actions entreprises doivent servir de modèles à d’autres régions de Suisse et contribuer ainsi au rayonnement sur le plan national du Plan d’Action Environnement et Santé.

Pendant 5 ans, l’OFSP et Crans-Montana mettent en place des mesures pour améliorer le bien-être. Un contrat-cadre établit un compromis entre les objectifs de Berne et ceux de la station valaisanne. Le financement est également réparti entre les deux partenaires qui partagent chances et risques liés à la réalisation de ces actions pilotes.

Un éventail de projets pour un plus grand bien-être
Le PAES de Crans-Montana comporte 15 projets distincts, reliés pour la plupart à la santé et à la qualité de l’environnement. Nombre d’entre eux ont un lien direct avec une meilleure mobilité des gens, ils cherchent à inciter autochtones et touristes à privilégier la marche à pied, à utiliser les transports en commun plutôt que l’automobile privée.

Même si le projet phare concerne l’amélioration de la circulation dans la station, le PAES de Crans-Montana accorde une place tout aussi importante aux 13 autres projets (voir description ci-dessous).

Actuellement, les différents groupes de travail s’activent à réaliser des actions concrètes sur le terrain (pour en savoir plus, consulter régulièrement les suivis des 15 projets, des pages où sont régulièrement publiées les dernières informations sur les différents projets au fil de l'avancement des travaux). Cet hiver 02-03, on assistera aux deuxièmes essais sur le terrain pour réduire le trafic en station et améliorer la circulation en haute saison, permettant ainsi de rendre les déplacements à pied et en transports en commun plus aisés et plus attractifs. Le projet d’aménagement de l’espace rural entourant la station (Chemin de la Transhumance, Aprily) se concrétisera en 2003. Le projet «Au fil de l’eau» a donné lieu cet automne à une deuxième conférence publique sur le recul des glaciers et a fait conaître quels étaient les gagnants du concours photo pour amateurs (un concours incitant les photographes amateurs à fixer sur la pellicule leur vision de tout ce qui touche à l’eau). Les élèves du Centre scolaire intercommunal ont déjà bien travaillé à la réalisation d’un itinéraire du développement durable qui pourra être inauguré en juin 2003. Le PAES a participé à la Semaine romande du goût et à organisé un cours spécifiques pour les élèves du Centre scolaire intercommunal qui a rencontrée un grand succès et sera reconduit en 2003, ainsi que l'activité proposées aux hôtes dans le cadre du Passeport-Vacances par le groupe "Achetez mieux en roulant moins". Quant au projet Bien dire le bien-être, il sonde toutes les possibilités offertes au PAES et à la région de Crans-Montana pour inciter et convaincre hôtes et habitants qu'il vaut la peine de change ses habitudes, pour un plus grand bien-être et une meilleure santé dans un environnement de qualité.

Les 15 projets se dirigent vers 4 axes thématiques:

  • Mobilité et bien-être
  • Nature et bien-être
  • Habitation et bien-être
  • Information, éducation, communication



Crans-Montana, une ville à forte densité de population en haute saison

On distingue trois saisons touristiques à Crans-Montana :

  • Entre-saison : 24-25 semaines par année
  • Saison : 22 semaines par année, une partie en hiver, l’autre en été
  • Haute-Saison : 6 à 7 semaines par année, étalées sur l’hiver

Chaque saison correspond à des fourchettes de densité de population. Les densités moyennes sont les suivantes :

  • Entre saison : 20 habitants/hectare (7'500 habitants)
  • Saison : 40 habitants/hectare (15'000 habitants)
  • Haute-saison : 80 habitants/hectare, avec des pointes atteignant les 120 habitants/hectares (entre 30'000 et 45'000 habitants)

Comme ordre de grandeur, signalons que Sion (capitale du canton du Valais) compte 25'000 habitants et Sierre 15'000.

Chaque densité a des répartitions différentes entre les trois modes de déplacement.

Voir le schéma

Les problèmes deviennent aigus pendant la haute saison, au moment où la densité atteint 80 habitants/hectares, et même 120 habitants/hectare. En Europe, les densités des villes oscillent entre 50 et 100 habitants/hectare. Pendant la haute saison touristique, Crans-Montana est assimilable à une ville très dense. «Les améliorations piétonnes ne sont donc pas un alibi, elles sont une réelle nécessité. Du point de vue touristique, il s’agit de privilégier la qualité et la fidélisation de la clientèle dans un contexte de concurrence accrue», affirme Joan Lluis Fusté Trepat, auteur d’une étude sur la gestion de la mobilité à Crans-Montana. Il imagine que dans le futur, les touristes venant de destinations lointaines comme les Européens arriveront à la station sans voiture, «ils utiliseront les nouveaux transports collectifs plus rapides et attrayant, mais ces hôtes exigeront sur place de pouvoir jouir d’une mobilité de qualité.»

Les Suisses voyagent en auto
Il faudra également résoudre la question des déplacements de la clientèle helvétique (qui représente la moitié des hôtes en terme de nuitées), clientèle qui vient en station avec sa voiture privée.

Source : Joan Lluis Fusté Trepat, Agenda 21 du Haut-Plateau: Être piéton à Crans-Montana. Proposition d’un système de management environnemental pour la gestion de la mobilité, Lausanne, École polytechnique fédérale, octobre 2000.




Mobilité pour tous: le dossier "choc" du PAES

Préfète du district de Sierre, Maria-Pia Tschopp préside à la fois la Commission Agenda 21 Crans-Montana et le comité de pilotage du Plan d’action environnement et santé. Un plan d’action qui compte 14 volets distincts, liés pour la majorité d’entre eux au thème « Mobilité et bien-être » pour lequel Crans-Montana a été nommée région pilote au niveau national. Parmi ces 15 projets, il en est un qui va jouer les premiers rôles puisque son but est de repenser la mobilité à Crans-Montana. Interview.

Où Crans-Montana va devoir agir pour atteindre les objectifs visés par le PAES ?
Nous devons faire de gros efforts en matière d’information, de sensibilisation, tant auprès de la population résidente à l’année que des touristes. La communication est un des points importants. Mais notre dossier choc, c’est celui qui s’intitule «Mobilité pour tous». En effet, le PAES Crans-Montana s’articule autour de 14 différents projets, mais celui qui doit conduire à une meilleure mobilité dans la station sera notre fer de lance. Ce dossier tient à cœur du plus grand nombre et il récapitule le problème numéro 1 de la station qui doit réinventer la mobilité, en inversant les priorités en faveur des piétons et des transports publics. On peut même dire qu’il y a urgence…

Dans l’idéal, à quoi ressemblera la région dans 5 ans ?
Les nombreux sentiers seront fréquentés tous les jours et pendant toute l’année. Les écoliers habitant près du Centre scolaire s’y rendront à pied ou à vélo. Les bus, qui sont aujourd’hui déjà gratuits, seront pleins et permettront de se déplacer plus vite qu’en voiture. Le secteur du lac de la Moubra sera un centre nature et de plein air apprécié par les habitants comme les touristes.

Qui sont les organismes ou groupes d’intérêt intégrés dans le PAES ?
Il y a Crans-Montana Tourisme, la société de remontées mécaniques Crans-Montana-Aminona SA, la compagnie de bus Sierre-Montana-Crans, le Centre médico-social régional, la Haut Ecole supérieur Santé-Sociale Valais, les autorités politiques des 6 communes par les présidents, les techniciens communaux, les associations de commerçants, le groupement des 4 cliniques de Crans-Montana Quadrimed, les enseignants, de nombreux bénévoles…

Comment se passe la collaboration avec l’OFSP.
Fort bien. Nous espérons qu’il n’y aura pas une prolifération du «papier», car notre action doit se dérouler prioritairement sur le terrain. Le volume de travail demandé aux collaborateurs – pour la plupart bénévoles – est déjà très grand.

D’autres régions ont déjà manifesté leur intérêt pour une démarche semblable ?
Le val d’Anniviers a démarré une réflexion sur l’opportunité d’un Agenda 21, par le biais de la Conférence du Futur gérée par l’EPFL. La ville de Sierre a mis en route de son Agenda 21 (voir détails sur le site Agenda 21 de Sierre Région).

Avez-vous enregistré des réactions de la part de la population, des politiques, etc. ?
Oui, il y a eu passablement de remarques positives parce qu’enfin, on croit que les choses vont bouger. Plusieurs personnes ont aussi relevé le fait que nombre de citoyens s’intéressent déjà à la démarche : plus d’une centaine de bénévoles ont travaillé à la réalisation du dossier de candidature et continuent à travailler aujourd'hui.

Y a-t-il eu des réserves émises ?
Disons que l’idée de développer la pratique du vélo fait sourire beaucoup de gens. Il faut savoir que beaucoup de personnes habitent dans les villages et doivent rejoindre la station en voiture pour aller à leur travail. Le faire en vélo demande un entraînement physique digne d’un sportif de bon niveau ! Sans oublier la neige qui recouvre la station durant plusieurs mois de l’année. A signaler aussi un certain attentisme chez certains qui demandent à voir ce qui réellement se réalisera sur le terrain pour y croire vraiment.



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